Le prix du baril américain de pétrole brut, qui s’échangeait à 60 dollars en début d’année et à 18.27 dollars vendredi soir, s’est effondré à -37.63 dollars.
Cette situation est sans précédent, le prix du baril du West Texas Intermediate (WTI) n’était jamais tombé en dessous de 10 dollars depuis la création de de ce contrat en 1983.
Cette chute des prix est due à l’effondrement de la demande de pétrole à cause de la paralysie provoquée par la pandémie et les mesures de confinement.
« Dans un contexte de marché extrêmement déséquilibré, entre la chute de la demande et une offre surabondante, les gens se précipitent pour se décharger de leurs achats de pétrole », relève Craig Erlam, analyste chez Oanda.
« Les Etats-Unis, en tant que marché enclavé, ont les plus importants problèmes de stockage », renchérit Jasper Lawler, de London Capital Group.
Etant donné que le contrat du WTI expire ce mardi à la clôture, les investisseurs ont deux solutions : vendre ou stocker afin de livrer plus tard. Or, avec l’augmentation des réserves américaines de pétrole, le stockage est devenu difficile et onéreux.
Selon le cabinet Rystad Energy, la capacité de stockage restante était seulement de 21 millions de barils à Cushing (ville où sont stockés les barils servant de référence au WTI).
« La demande est tellement inférieur à l’offre que les réserves pourraient déjà avoir atteint 70% à 80% de leurs capacités », déclare l’analyste Jasper Lawler.
Selon l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), depuis mi-janvier, les stocks de brut n’ont cessé d’augmenter aux Etats-Unis. Ils ont atteint un total de 500 millions de barils sur un marché qui débordait déjà d’or noir avant la pandémie de Covid-19.
Cette crise va ainsi affaiblir davantage cette industrie, et notamment le pétrole su schiste américain encore fragile.